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mercredi 31 juillet 2013

La désensibilisation






Plus j'avance, et plus mon avis se profile sur pas mal de choses.

Je m'éloigne petit à petit des méthodes connues, prends du recul, analyse sous un autre angle, et souvent j'en viens à remettre en question les bons fondements de ce qu'on nous enseigne.

Plus ça va, et plus je pense que les méthodes type Parelli, la Cense and co sont essentiellement des méthodes qui sont là pour satisfaire l'humain.
L'idée est d'avoir de bons résultats, vite, de bonnes idées, de grandes théories pour séduire. Mais j'ai de plus en plus l'impression assez désagréable que le discourt ne colle pas aux faits.. et ça me chagrine un peu.

Dans ces méthodes, on prône le partenariat, le respect du cheval, la recherche de choses douces et naturelles, l'anti-résignation.
Et au final, j'ai l'impression que c'est tout l'inverse. Plus je regarde de vidéos (sans le son et les jolies paroles) des différents protagonistes, plus ça me fait tiqué et plus ça va à l'encontre de mes valeurs éthiques. On y vois de manière totalement courante et habituelle des chevaux bananes en arrière, qu'on presse, bouscule, secoue au lieu de les attendre. Et clairement, je le dis, je le pense, pour moi les méthodes Parelli et la Cense sont clairement basées sur la résignation du cheval. je dirais même que c'est le fondement des méthodes. On augmente la pression/sollicitation jusqu'à ce qu'on obtienne la réponse et quoi qu'il advienne le cheval DOIT nous donner la réponse.. Même si il faut en venir à des méthodes hors éthique..

Bon, je ne diabolise pas ces méthodes pour autant, elles fond leurs preuves quand bien utilisée, j'aime pas mal de choses dans les raisonnement de Pat, certains jeux/exos sont intéressants à explorer, et puis il y a toujours moyens d'utiliser ces méthodes avec parcimonie. Donc je ne jette pas la pierre ni ne me détourne totalement de ces méthodes, cependant, force est de constater qu'elles me conviennent de moins en moins et qu'elles ne sont pas raccord avec mes valeurs et mes envies.


Prenons la désensibilisation telle qu'elle nous est enseignée depuis toujours par la plupart des diffuseurs de méthodes dites "éthologiques".
L'idée est de présenter un objet vers le cheval plus ou moins progressivement, en prenant plus ou moins en compte le point de fuite (selon les méthodes) et en gros, de le résigner à une idée simple : "tant que tu fuis, le monstre te suivras, si tu ne réagis pas, le monstre te laissera tranquille".

Je ne sais pas trop par quel bout commencer pour exprimer mes idées et observations là dessus..

Tout d'abord, pour moi, le principale problème dans tout ça est rarement l'objet que l'on présente, mais la manière dont on le fait. On arrive face au cheval de manière inhabituelle, avec un comportement étrange, on lui présente un nouvel objet qu'on voudrait pouvoir passer sur tout son corps, secouer au dessus de lui (et bien souvent hors champs de vision), en prenant rarement le temps de lui présenter réellement bref. Pour moi c'est ce comportement totalement inhabituel et complètement pas naturel qui pose le plus gros du souci.

Je préfère de très très loin le système d'habituation dont nous parle Hélène.

Pour moi, la désensibilisation version "classique" n'est rien d'autre que l'imposition d'un objet. On force le cheval à se résigner à accepter sa présence. Il n'a aucun moyen de le fuir, et plus il fuit, plus l'étau se ressert, et l'objet ne disparait pas.

Je trouve ça violent émotionnellement parlant et totalement contre nature. Il suffit d'observer un cheval surpris par un nouvel objet dans son milieu naturel pour comprendre qu'on a tout faux.
Dans un premier temps, le cheval prends la fuite, jusqu'à se retrouver à une distance qu'il juge sécuritaire par rapport au monstre. Ensuite, quand la distance est établie, il s'arrête, se retourne vers l'objet, prends le temps de se remettre de ses émotions, de réfléchir et de s’assurer que le monstre ne surgit pas. Puis, quand il se sent suffisamment en confiance, il amorce une approche, une exploration, s'arrêtant si il a peur, reculant parfois, mais si l'objet reste inerte il finira par s'approcher suffisamment pour venir le sentir, et enfin, poser son nez dessus et découvrir l'objet de la peur.

Autant dire qu'en poursuivant nos chevaux avec nos sacs en plastique et compagnie, on a tout faux.

Moi maintenant, je procède comme ça :

La première chose à faire et qui fait la base de tout selon moi, c'est d'être naturel. De ne pas présenter un monstres à là "attention regardes le truc qui fait peur!!" mais bien de présenter sous la forme de jeu un nouvel objet et surtout, surtout, susciter l'intérêt du cheval pour l'objet. On cherche beaucoup trop à éliminer la crainte, pas assez à rendre l'objet intéressant, amusant, agréable, marrant.

Ce qui prime avant tout et le lieu de toutes mes attentions avant tout le reste c'est le nez du cheval. C'est le plus important, c'est ce que je veux obtenir à long terme, que dès qu'un objet l'inquiète il ait le réflexe d'aller poser son nez dessus pour sentir, toucher, découvrir.
Et, quand on prends le temps, c'est tellement rapide et simple d'avoir un cheval qui par curiosité va poser son nez dessus.
Et puis lui laisser le temps d'inspecter, à sa guise, autant qu'il en a besoin l'objet.

Une fois qu'il me montre qu'il est assuré que l'objet ne constitue pas un danger, je peux éventuellement m'approcher gentiment de diverses parties de son corps avec l'objet en question (par exemple dans le cadre d'un tuyau pour l'habituer à être douché plus tard).
Évidemment, je respecte ses réticences et m'arrête dès qu'il se tend ou montre des signes de craintes. Si c'est le cas, je retournes vers son nez pour le laisser inspecter à nouveau l'objet et s'assurer qu'il ne présente pas de danger.


Ensuite, pour moi, avoir des trucs et des machins qui tournicotent au dessus du cheval ne rime à rien. On est pile poil hors champ de vision du cheval et le faire sans y réfléchir d'avantage est pour moi inutile, et pourquoi pas dommageable..

Évidemment, on peut avoir des objectifs de travail tel que l'habituation à un future cavalier "là haut" ou éventuellement dans le cadre de l'habituation à diverses choses qui peuvent se tramer sur son dos (enlèvement d'un manteau, gesticulades etc..) mais dans ce cas, on est dans le cadre d'une habituation spécifique dont il faut avoir conscience et où on a des objectifs précis. Encore une fois, faire tournoyer divers objets au dessus du cheval sans autre but que de la "désensibilisation", pour moi c'est inutile voir néfaste.

Deux choses sont donc à prendre en compte si on veut travailler dans l'optique de "là haut". Premièrement, le passage d'objet du champ visuel vers le hors champ et vis versa, deuxièmement, les bruits et mouvement au dessus de lui hors champs visuel.

Pour ça, j’insiste généralement le cheval à tourner la tête, et à ne pas hésiter à venir regarder, se tordre un peu pour voir ce qu'il se passe jusqu'à être assuré que sa sécurité n'est pas mise en péril.

Et puis encore une fois, l'idée n'est pas d'attaquer le cheval avec des objets/bruits inquiétants et indélicats. un peu de douceur que diable.

Donc en douceur, je travail le passe hors champ/dans le champ de vision, gentiment, sans le surprendre (qui reviendrait à le trahir pour certains chevaux).. Une fois que je peux passer des objets de différentes tailles, formes, couleurs, je commence à émettre des mouvement, des bruits avec les objets en question. Mais toujours en douceur, c'est vraiment primordiale.

Si le cheval se tend, on arrête, on lui remontre l'objet jusqu'à ce qu'il soit rassuré, et puis on reprend gentiment.


Une chose importante à comprendre, c'est qu'on travail clairement sur LE point primordial, le tout premier tout en haut des choses importantes et vitales pour le cheval, sa sécurité.
À nous de lui montrer à chaque instant qu'on ne la remet pas en cause, à nous de faire en sorte qu'il ne se sente pas en danger.

Comment apprendre à un cheval qu'un objet ne fait pas peur si on ne respecte pas les besoins de sécurité du cheval au moment de le lui présenter??

jeudi 25 juillet 2013

On continue notre petit chemin..



Avec V. :

La semaine dernière, nouvelle pension, nouvel environnement, pour le plus grand bonheur de tout le monde. Adieu la vie en troupeau de 2, les tensions et l’herbe rase, bonjour la vie en troupeau, dans une atmosphère cool, détendue, agréable.
Le lieu est vraiment charmant, le monsieur qui tient cette pension est très agréable, c’est un papy gâteau avec ses chevaux, son passe temps favoris c’est de les lâcher dans la propriété et de s’assoir à l’ombre en sirotant un jus de fruit au milieu de ses chevaux..
L’endroit parfait pour cette jument craintive, un peu inquiète et qui a besoin de découvrir et de s’habituer au monde extérieur.

Quand je suis arrivée mercredi dernier, la miss était lâchée, elle se baladait gaiement, très agréable de la voir comme ça, elle jouait avec ce qu’elle trouvait, a même tenté un peu de touch it avec les pieds sur le tracteur.
Le « viens » est 100% acquis en lib, ça c’est cool, parce que c’était pas gagné au début.

Donc pour cette fois là, c’était travail de la mise du licol. Comme souvent, j’ai d’abord demandé à sa proprio de me montrer comment ça se passe d’habitude, sans intervenir, juste en observant attentivement. Première réaction, dès que la longe s’approche de son encolure, la jument se tend, redresse l’encolure. Elle se laisse plus ou moins mettre le licol, mais encore une fois c’est le lui prendre, elle ne donne pas.
Donc on reprend tout ça. D’abord, la longe qui passe par-dessus l’encolure. Ça ça doit être du 100% acquis, pas une jument qui se tend, râle ou s’inquiète. Donc on travail là-dessus jusqu’à avoir une jument qui ne réagit plus, zen et en accord avec le mouvement. On fait des pauses en la laissant vaquer, on la rappelle, passage de la longe, niquel. On fait ça plusieurs fois en renforçant +++.
Puis le licol, je lui propose, attend qu’elle s’y intéresse, qu’elle pose son nez dessus (renforcement +++), lui passe sur le nez, clic=>carottes, on fait ça un moment. Puis on passe la lanière, puis on attache, bref pas à pas en renforçant au max.
On la laisse à nouveau vaquer, puis rappel, remise du licol, etc.. Jusque ça soit du 100% acquis avec une jument qui vient d’elle-même, qui baisse le nez dans le licol, qui nous laisse le mettre en restant zen et totalement d’accord, c’est parfait.


Direction la carrière. Le « viens » est toujours bien acquis, sans problèmes. Là c’est un peu de « découverte » de la carrière. Sa proprio l’emmène dans tous les coins, V. est très connectée c’est super agréable ! Du coup je décide de jouer un peu à la cible, ça me semble pas mal dans le cadre de l’habituation, pour lui apprendre par la suite à poser son nez sur tout ce qui est nouveau. J’explique bien le concept, et on y va. Très rapidement elle comprend et tends même son nez pour aller au contact, c’est agréable !! Au tour de sa proprio de tenter, niquel.

Puisqu’elle avait proposé des choses avec ses pieds auparavant (avec le tracteur) on tente le tapis de sol.
Moins évident, elle comprend assez vite ce qu’on attend, mais ça semble lui coûter. On patiente, on attend qu’elle le donne d’elle-même, on ne la brusque pas, elle le contourne pas mal de fois. Puis son pied fini par le toucher accidentellement, clic--> carotte, on n’insiste pas plus.

Bilan très bon donc pour cette séance : mise au licol ok, cible ok, tapis de sol entrevu.


Hier, autre séance avec la nénette. Je voulais qu’on retravaille « l’attrapage » au pré (différent contexte puisque avec les potes etc). Première constatation, le « viens» est niquel. C’est fou quand on voit qu’il y a peu de temps encore, la jument s’enfuyait à notre arrivée.. ! Donc on renforce +++. Passage de la longe au dessus de l’encolure = ok ! Mise du licol, très bien ! Elle apprend vite cette toute belle !

On décide de travailler un peu dans le pré, pour dé-contexctualiser les choses. Donc un peu de viens, d’immobilité. La nénette commence à s’agiter, il y a des mouches qui l’ennuient, elle ne comprend pas pourquoi on ne sort pas du pré, ses potes sont à l’autre bout, bref elle s’agite. Du coup je travaille sur la décontraction, je lui demande le nez en bas avec l’indicateur visuel du doigt, ça marche bien, R+++, et très vite, je sens ses muscles se détendre, elle se calme, se pose, et on peut repartir sur notre travail. Donc immobilité, ça commence à venir. Je refais le jeu de la caresser partout en allant vers son arrière main, elle tient son immobilité (même si ses oreilles trahissent son irrésistible envie de se retourner vers moi).
Je félicite beaucoup.

Puis sa proprio me raconte qu’elle a eu quelques soucis pour prendre les pieds (surtout les postérieurs), après la venue chaotique du maréchal récemment, la jument a même tenté de shooter sa proprio qui depuis appréhende.
Alors je décide de reprendre les bases. Je demande à sa proprio de prendre un antérieur, pour voir le contexte de la chose. Elle le donne très bien mais on sent que c’est pas avec plaisir, elle se tends, pince ses lèvres, couche les oreilles.. Bon, on va reprendre.
Je repars donc sur la base de la base, en lui demandant juste de lever le pied en touchant sous le boulet. Dès qu’elle lève, clic R+.
Elle finit par anticiper alors j’ajoute une difficulté : rester immobile jusqu’à ce que je touche le point de code. Elle comprend vite.
On tente le postérieur, un peu plus dur, elle est dans la fuite. Mais on arrive quand même à quelque chose.

Après ça, on décide de travailler la douche comme on avait convenu la fois d’avant. Sa proprio m’avait expliqué que la jument avait peur de l’eau, et du tuyau, que ça se passait mal, et qu’elle voulait pouvoir la doucher un peu par cette chaleur, ça lui ferait du bien de temps en temps.

Donc c’est parti, je décortique la chose, on commence par le « tuyau jaune » gros monstre qui fait pepeur. Juste en lui présentant, en l’attendant, en n’allant pas plus loin, j’obtiens qu’elle pose son nez dessus en.. allez.. 10 secondes tout au plus !! Très fière d’elle ! Elle joue rapidement à la cible avec le tuyau, vient poser son nez dessus dès qu’elle a fini sa carotte en bouche, c’est marrant !! Je la touche gentiment sur l’encolure avec, un peu l’épaule.. Dès qu’elle s’inquiète un peu, son réflexe est de tourner la tête pour poser son nez dessus, je félicite grandement.
Je ne vais pas plus loin pour l’instant. L’avant mains c’est déjà super, on verra le reste du corps plus tard !

Deuxième phase donc : l’eau. Elle est un peu réticente au niveau de l’eau, quand il y a un peu d’eau par terre elle la regarde inquiète. Donc première chose, je pose le tuyau sur le robinet et je laisse couler un peu l’eau. Je lui demande « viens » en direction du monstre, elle s’approche gentiment.
Ensuite, je prends le tuyau qui coule (doucement) et je lui présente comme tout à l’heure. En moins d’une minute, elle pose son nez dessus ! R+++ et on répète la chose plusieurs fois. Elle fini par baisser le nez vers l’eau qui coule, à toucher l’eau avec son nez, vraiment parfait !!
On arrête donc là, c’est déjà très très bien, en moins de deux minutes elle touche le tuyau jaune, je peux lui toucher tête, encolure, épaule avec, et puis elle touche le tuyau qui coule, passe son nez sous l’eau, c’est déjà vraiment super.. Pour une jument paniquée de l’eau !!!

Bilan super positif donc pour le travail avec elle. 

Par contre, un truc qui me plait moins bien, son ancienne proprio avait selon ses dires « travaillé en éthologie » avec elle avant. Je n’en tenais pas cas au départ parce que ça veut tout dire et rien dire. Seulement ça se précise, je pense très franchement qu’elle a fait du parellooth ou des méthodes en découlant. Et notamment le jeu du cercle dont elle a du user et abuser.. Au moindre code corporel inconscient, la jument se met à jouer les tourniquets, et le seul moyen de la reconnecter à nous c’est de désengager les postérieurs (heureusement juste au regard) et de l’aspirer à nouveau.. C’est super pénible parce qu’en plus on voit bien que le conditionnement est très fort, elle se met en mode mono-neurone et tourne, tourne, tourne sans réfléchir, quoi qu’on fasse, tant qu’on a pas codé le désengagement..

Quand je vois ça, ça me peine un peu.. Ce qui est dommage, c’est que toutes ces méthodes là (Parelli, la Cense et compagnie) peuvent être de bonnes méthodes, adaptées à certains chevaux/contextes/personnes etc.. Quand bien utilisés.. Mais j’ai l’impression que beaucoup beaucoup de monde qui se lance dans ces méthodes, ont tendance à mal saisir les choses et font au final peut être plus de mal que de bien.
C’est du conditionnement pur, à méthodologie renforcement soustractif (je préfère ce terme plutôt que « négatif », je me suis rendue compte que ça connotait forcément négativement la chose dans la tête des gens, négatif=mauvais dans nos tête, et on a vraiment du mal à se défaire de cette impression.. !). Le souci c’est que conditionner, c’est bien, savoir ce qu’on conditionne comme comportement, et pourquoi, c’est autre chose..
Ainsi, j’ai l’impression que trop de personnes se lancent sans saisir tous les concepts, toutes les idées de ces méthodes, sans comprendre exactement les comportements qu’ils conditionnent ni pourquoi. Le jeu du cercle, j’ai l’impression que c’est très très courant les chevaux qui semblent « lobotomisés » avec ça et qui se mettent en mode tourniquets pour un rien..

Et ça, clairement, je pense que c’est lié soit au fait que les gens le commencent trop tôt, ils n’ont pas encore une communication claire avec leur cheval, ne maitrisent pas forcément bien les chosent et du coup ça prends du temps, ça chasse beaucoup, et les chevaux en bouffent et en bouffent du cercle, soit les personnes ne comprennent pas le but de ce jeu (obtenir un cheval autonome) et conditionnent vraiment le « tu avances tant que je ne t’ai pas donné la permission d’arrêter ».. du coup ça fait des chevaux qui en ont mangé du cercle, du cercle, et encore du cercle et qui sont très fortement conditionnées dessus.
Pour peu qu’il s’agisse d’un cheval sensible, comme V. avec des codes très subtils mis en place et c’est fini, on se retrouve avec un tourniquet.



Avec U. :

Gros travail sur la politesse (et notamment autour de la friandise)..  Très impatient, grognon, il s’ennuie très vite, s’agace d’un rien et est très impoli (coups de têtes si on est sur son chemin etc..).

Donc gros travail à faire de ce côté-là. Déjà important à garder en ligne de mire : du rythme ! Il faut que ça bouge, que ça change, ne pas rester sur un même exo, ne pas rester immobile trop longtemps au risque qu’il s’ennuie.

Ensuite le travail de politesse autour de la friandise encore et toujours.
Donc on a encore pas mal travaillé la statue (bien acquis), la main dans le sac, la main papillon, la main de la tentation (très frustré le loulou là ! Il était relativement agacé de ne pas avoir sa friandise quand il le voulait, mais je pense que c’est un bon exercice pour lui, pour lui apprendre à être poli)..

C’est là qu’on voit au final que tout n’est pas noir ou blanc.. Parce qu’au final, nous qui recherchons la motivation et non la résignation en renforcement positif, ici, avec cet exo, on est clairement dans la résignation et le concept de la « punition négative » prend tout son sens. Il est clairement « puni » de son impolitesse par la soustraction de quelque chose (la friandise) « tu es impoli, tu ne te calmes pas donc tu n’as pas ta friandise ».. et je me demande si derrière ça le renforcement positif ne serait pas plus puissant ? « voilà, tu as repris ton calme tu as le droit à ta friandise », lui qui a tant voulu sa friandise est-ce qu’elle n’en est pas d’autant plus savoureuse et renforce plus ?
À creuser, je pense que je vais pas mal refaire cet exo avec lui pour qu’il se calme.

Je comprends maintenant toutes les explications et les recommandations d’Hélène avec comment donner la friandise de manière à ce que le cheval puisse pas nous chopper la main au passage etc.. Sur le coup, ça m’avait paru un peu « trop », parce que je n’avais pas encore été confrontée à un cheval vraiment impoli et impatient.. Du coup je trouvais que c’était quand même beaucoup de précautions et de réflexions là où je n’en ressentait pas le besoin.. Au final, tout prend son sens avec le travail de ce cheval là, et ses conseils me sont précieux et instructifs.. !!


Sinon, une petite réflexion sur le clicker de manière générale :

Maintenant que j’ai un peu plus d’heures de vol dans les pattes, à force de pratiquer, je commence à me poser réellement la question : est-ce que le clic joue vraiment un rôle de marqueur ?
Je n’en suis plus si sûre. En fait, dans le travail au clicker (le vrai objet ou tout autre code) on conditionne l’animal à clic=bonbon. Une fois que ce conditionnement est suffisamment renforcé, pour le cheval, le bruit « clic » est synonyme d’une friandise. Ça c’est un fait, j’en suis totalement convaincue à force de l’observer. D’ailleurs la jument V. parfois quand on clic, on a presque l’impression qu’elle a déjà eu sa récompense, le clic lui-même est récompense, et la met dans un sentiment très confortable semble-t-il.

Cependant, nous utilisons le clicker en se disant, quand je clic, je pointe le comportement désiré en lui disant « c’est ce comportement qui t’amène une friandise ».. Seulement je n’en suis pas si sûre, du moins j’ai l’impression que c’est beaucoup plus subtil que ça, beaucoup moins simpliste.

En fait, je crois que le « clic » met le cheval dans un sentiment de confort, il se sent bien, c’est agréable, et vu que les chevaux retiennent et apprenne beaucoup (si ce n’est presque exclusivement) par les émotions (et non par les contextes) effectivement ils associent à priori ce qu’ils étaient entrain de faire avec quelque chose de très agréable et donc on est dans le renforcement positif pur et dur. Rendre des comportements/situation agréables. Et je pense que c’est ça qui agit dans leur mémoire et ça qu’ils retiennent : « quand j’ai fait ça, c’était agréable ».

Mais par contre, le point qui me semble moins évident c’est le « j’ai fais ça, donc c’est devenu agréable, donc je vais tenter de le reproduire ».. Ce raisonnement là, je n’en suis pas sûre du tout.. J’ai plutôt l’impression qu’ils associent une situation à quelque chose de confortable ou quelque chose à fuir dans un premier temps, et que grâce à ça on pourra leur demander de nous le redonner ou non, et que plus on demande, plus ils comprennent ce qu’on veut, plus il nous le donnent, et plus on renforce derrière, plus ils voient que c’est cool de faire ça, et plus ils sont heureux de le donner..

Je ne sais pas si je suis claire, mais je trouve qu’il y a une subtilité intéressante dans le contexte de l’apprentissage.. Et je ne suis pas sûre que notre « marqueur » en soit un réellement, mais plutôt un « distributeur de confort » dans des situations données ?? Plus je travail avec, plus j’observe les chevaux, et plus cette impression se renforce..

J’en parlerais avec HR quand je la reverrais et que j’aurais plus d’heures de vol dans les pattes,  mais cette question m’intéresse beaucoup..

mardi 16 juillet 2013

La politesse.



Le mot "respect" étant vulgarisé et utilisé, selon moi, à très mauvais escient, je me plait à parler plutôt de politesse.
Parce qu'au final, ce pour quoi on milite auprès de nos chevaux sous le drapeau du respect ne va pas plus loin qu'une demande de politesse.. Et une tendance à l'intolérance à l'impolitesse.

Personnellement, je vois le respect avec un sens beaucoup plus profond que ça. Je donne mon respect à peu de gens, peu en sont dignes, le respect pour moi c'est bien sur la politesse envers autrui, mais aussi et surtout une marque de distinction. J'éprouve du respect pour une personne quand elle me donne matière à une petite forme d'admiration. Le respect c'est pour moi quelque chose qui dépasse les attitudes habituelles de politesse que nous mettons en œuvre avec tout un chacun. Une petite pointe en plus, c'est à dire qu'en plus d'être poli et de ne pas abimer tes droits, je te voue un respect, quelque chose de plus qu'aux autres.
Voilà comment je l'entend.

De notre côté, ce que nous avons tendance à demander/exiger de nos chevaux, c'est de faire preuve de politesse (incluant la sécurité) envers nous.

J'ai eu récemment le loisir de réfléchir sur ce grand point, qui revient, encore et toujours, dans les questionnements et remises en question.

J. a des notions du "respects" dans les sens "etho pratique classique" du terme. C'est à dire : "je ne suis pas un arbre", "le cheval doit rester derrière moi, ne pas dépasser mon épaule" etc..
Et puis, de mon côté, quand je travaille avec son petit bourricot, j'ai entre les mains un cheval plutôt impoli qui ne va pas hésiter à donner un coup de tête parce qu'on est sur se chemin à bousculer un peu etc..
Il est beau le respect!! On est super stricte et on demande à un cheval de marcher derrière nous, à une place bien définie, interdiction de se frotter à nous pour se gratter sous peine de sanctions, mais no problemo pour des coups de tête et bousculades une fois qu'on a "cassé" cette barrière de la bulle par faire du travail de proximité.

C'est malheureusement un non sens qu'on voit très très fréquemment avec toutes ces idéologies "éthomagiques", parce que sous tous ces beaux discours du "respect" de l'espace vital, on en oubli l'essentiel et les fondements. Sous le nom de la "sécurité", on demande à nos chevaux des choses non-naturelles (marcher derrière nous) et au final non sécuritaires, et on en oublie l'essentiel.

On va essayer de remettre un peu en ordre toutes les idées que j'ai dans la tête après réflexions, recherches, lectures :

- Non, le "respect" dans le sens où l'entendent les piétons n'est pas inné chez le cheval. Que de conneries que d'entendre "dans la nature, un dominé ne va jamais aller bousculer un dominant, sous peine de réprimandes, ils connaissent les règles"..

Plusieurs aberrations là dedans.
Soit, ça veut dire que nous nous plaçons au titre de dominant face au cheval? Dominant par rapport à quoi? Ça serait donc nous les privilégiés pour l'accès aux ressources et aux confort, lesquels?
Et dans ce cas, inutile de prôner la recherche de partenariat avec nos chevaux puisqu'on se place en tant que "dictateur", ce que sont un peu les chevaux dominants du troupeau. Ils ne sont au final pas grand chose d'autre que ceux qui ont le caractère le plus fort et qui sauront le faire entendre le jour où les ressources sont limitées.. Complètement absurde dans le cadre de notre travail.

Ensuite, personnellement j'ai très rarement vu un dominé se faire agresser par un dominant de la manière dont nous décrivent ces personnes "ils ne sont pas tendres entre eux".. Il me semble que le dominant fait toujours preuve de politesse en couchant les oreilles, en râlant et en mordant l'air, il ne se rue pas sauvagement sur quiconque aura osé le bousculer.
D'autre part, ils n'ont pas du tout le même rapport de "bousculade" que le notre, preuve en est quand un dominé vient se frotter à un dominant pour échapper aux mouches, ou quand un troupeau qui se serait trop resserré (arrivée d'un humain dans le pré etc..) se bousculent tous les uns les autres (y compris les dominés qui bousculent les dominants) pour repartir..

Dans notre condition d'humain, nous ne pourrions pas vivre sereins dans ces conditions là. Un cheval qui se frotte à nous pour se débarrasser des mouches aurait facile de nous mettre à terre sans le vouloir, un autre qui nous bousculerait pour s'en aller idem (si ce n'est pire) alors comparer les rapports "dominant/dominé" entre chevaux ça serait prendre le risque de se mettre dans ce genre de situations périlleuses?

Bref, toute cette notion de dominance "propagandé" par les diffuseurs de bonnes paroles est complètement out pour moi.


- La meilleure place du cheval pour être en sécurité?

Pour moi, c'est certainement pas derrière nous.. Que de prétention que de se dire "si il me respecte correctement, en cas de problèmes, il préfèrera m'éviter et me contourner plutôt que de me foncer dedans, bah oui, je lui laisses suffisamment de longe".. Pour moi, c'est prendre plusieurs risques inutiles. Si une explosion survient derrière le cheval, je ne parierais pas sur le fait qu'il va réfléchir à nous contourner avant de bondir.. Nous, ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs (humain, cheval, autre animal, tronc d'arbre). Là on joue clairement notre vie avec les réflexes qui sont des choses beaucoup trop incontrôlés et incontrôlables pour se permettre de jouer, selon moi.
Ça reviendrait à vouloir contrôler un sursaut?! Impensable.. Le cheval a beau avoir toute la concidération du monde pour nous, si quelque chose provoque un réflexe vers l'avant, lui comme nous ne pouvons le contrôler.. et c'est le drame.

De plus, avoir le cheval derrière soit, c'est avoir le cheval hors de vue. Alors bien sur, ça fait classe de dire qu'on a tellement confiance en lui qu'on ne se sent pas le besoin de le "surveiller", mais en attendant c'est aussi prendre le risque que les émotions de notre loulou nous échappent.
Prenons un cheval flippé de base, qui explose facilement. L'avoir à porté de vue est quand même sacrément productif pour pouvoir décrypter le moindre stress, la moindre inquiétude, et réagir en conséquence avant que l'explosion ne se produise..

Et puis marcher ensemble dans la même direction, c'est quand même vachement plus chouette que de vouloir imposer au cheval de nous suivre en se persuadant fièrement qu'on agis en leader..


- Le leadership, parlons en!

Si il est si compliqué et dérangeant, c'est parce que le leadership ne se prend pas, ne se vol pas.
Le cheval est seul juge et seul acteur là dedans, il nous estime digne d'être suivi ou non. Bien sur, on a tout un tas de moyen de favoriser cette finalité, notamment dans nos attitudes, mais, à la fin, c'est bien le cheval qui a les cartes en mains, et ça, qu'est ce que c'est pénible pour notre petit égo!

La confiance en nous est une des rares choses qu'on ne peut pas imposer aux chevaux et c'est ce qui rend la chose compliquée voir agaçante. Jusque là, nous avons toujours trouvé des parades de contrainte, même en éthomagie, pour obtenir ce qu'on voulait. Et puis là, on cherche à obtenir quelque chose pour lequel il n'existe aucune forme d'imposition..

Quand je pense à ça, je sourie souvent en me disant "pense à une orque, pense à une orque!", c'est une des plus belles choses que m'a apporté Hélène Roche.. Cette philosophie de "imaginez que vous vous trouviez en face d'une orque de quelques tonnes au moment où vous allez demander quelque chose à vos chevaux".. ça change tout hein?!! Et bien moi je trouve ça merveilleux!! Ça a fondamentalement changé ma façon de voir les choses, de travailler, et le regard que je porte sur les chevaux avec qui je travail..


- Qu'est ce qu'il en ressort concrètement?

Pour moi je vais donc parler maintenant de politesse. Et toujours expliquer et considérer que rien est inné, tout s’acquiert.. Ainsi, quand je rencontre un nouveau cheval, je me dis qu'il n'a aucune idée de ce que j'estime être impoli, de ce qui j'estime me porte atteinte.. Tout comme moi je n'ai aucune idée de ce qu'il trouve impoli chez moi ni de ce qui l'agace, lui coûte.

Donc, on commence par expliquer gentiment et simplement "les règles" en exposant ce qui pour moi est la base de la politesse, ce que je n'aime pas, ce qui je trouve me porte atteinte, et à lui de m'expliquer aussi au fur et à mesure ce qu'il en est de son côté.

Je ne m'indigne pas d'une impolitesse qui pourtant me porte atteinte (coup de tête, bousculade) tant que je n'ai pas pris la peine de lui expliquer que cela me déplaisait. Par vigilance, je prend aussi toujours en compte qu'il s'agit d'un cheval, qu'il connait les règles générale entre chevaux, et qu'il n'a pas conscience que moi, humaine, je suis différente, physiquement, psychologiquement..
Donc si je lui demande de ne pas me bousculer, je dois aussi lui expliquer que se frotter pour se débarrasser des mouches, ou me mordiller pour jouer sont des choses que nous ne pouvons pas concevoir ensemble, parce que je suis physiquement incapable de supporter ça.

À nous de trouver des compromis pour pallier à ça, et à être toujours polie et claire pour exprimer les impolitesses ressenties.


Tout ça, c'est sur le papier, et ça sont de bien jolis mots.. À voir à la mise en œuvre sur le long terme maintenant ;)

samedi 13 juillet 2013

Tour des popotes de cette semaine

Alors semaine chargée une fois encore, j'ai passé mon temps à courir partout mais j'ai quand même trouvé le temps de bosser un peu.

Avec V. mercredi

Je voulais bosser l'attrapage au pré. Sa proprio m'avait dit que c'était pas du 100% acquis, que la jument avait tendance à se barrer à pas trop se laisser approcher.
On s'était un peu mal comprises parce que je n'avais pas compris que c'en était à ce point là. Du coup j'avais amené pas mal de petits trucs (un cône, tapis de voiture, la cible) dans l'optique de jouer avec pas mal de petites choses après mais au final tout ça est resté au placard.

Donc effectivement en arrivant là bas, la première réaction de la jument est de fuir. Mais le point positif c'est qu'elle se met à tourner autour de nous au petit trot, une oreille tournée vers nous. C'est rassurant, ça veut dire qu'elle nous porte quand même de l'intérêt mais qu'elle n'est pas prête à nous sauter dans les bras à notre arrivée pour l'instant. Bon puis elle est seule au pré avec une jument qui ne porte aucun intérêt à l'humain, donc je pense que ça n'aide pas (heureusement elle a changé de pension aujourd'hui elle sera en troupeau avec des petits chevaux hyyyper sociables).

Donc j'explique à sa proprio la démarche que je pense bonne dans ces conditions là.
- La laisser se calmer sans chercher à aller vers elle, ne pas bouger
- Encourager les gestes vers nous (pas de clicker dans ces circonstances puisque impossible de donner la friandise et donc on décharge pour rien)
- une fois que la jument est calme tenter un "vient" et encourager les mouvements vers soit.

Très rapidement on a une jument qui arrive vers nous et on peut utiliser à nouveau le clic-> carotte.

On travaille un peu le "viens" ça marche très bien. Puis on travail le fait de la toucher. On commence par la tête et de face clic-> carotte si pas de mouvement de recul. Puis on progresse vers l’arrière mais donc on va plus loin que la tête, on approche de l'encolure, on identifie le point limite où elle nous laisse aller et on le prend comme point de départ, clic-> carotte à la clés, on multiplie au maximum le confort.

Bien sûr on travail du côté droit, où elle voit, au départ. Et on progresse comme ça jusqu'au niveau de son épaule à peu près. elle se laisse toucher, elle nous laisse nous déplacer jusque là, en liberté, c'est déjà très bien. Je peux aller jusqu'à la moitié de son dos à peu près mais je préfère concentrer le travail au niveau de son épaule, puisque c'est là qu'on passer la longe et c'est depuis cette place qu'on lui proposera de mettre le nez dans le licol dans un premier temps.

Donc on reprend le même travail mais avec le licol dans les mains. On teste à droite au passage, elle nous laisse beaucoup mieux accèder mais c'est un peu de la "triche" parce qu'elle ne nous voit pas.

L'exo est positif. Du coup on rejoue au "viens" en se déplaçant dans le pré, ça marche bien, la belle a trouvé son confort vers nous, c'est très plaisant, donc on s'arrête là dessus.

Hier j'ai reçu un sms de sa proprio pour me dire qu'elle avait retenté l'exo à lépaule et ça a marché parfaitement, lle était toute heureuse, ça fait chaud au coeur.



Travail avec U.

Le but aujourd'hui était de l'éveiller un peu, de commencer à lui apprendre à proposer des choses avec le nez, les pieds. Donc on a commencé par la statue, c'est ok, acquis. Alors on fait de la cible, ça vient très vite. J. par contre a beaucoup de mal à gérer clicker + cible + carottes. Du coup on tente avec juste clicker + cible mais ça ne va encore pas. Donc je ne lui laisse plus que le clicker et ça va beaucoup mieux pour elle.

Il le fait super bien mais avec peu de volonté, il commence à s'ennuyer alors on change. On teste le tapis de sol, il comprend assez vite le but. par contre il commence à devenir impoli avec les friandises. Il chope les mains, réclame bref désagréable. On refait de la statue + main dans le sac mais ça marche niquel.. Alors je tilt que c'est plutôt quand on est en face qu'il est pénible, alors même principe que la statue mais en face. On fait un peu de main papillon aussi pour qu'il détache la main de la friandise. Une fois les règles remises gentiment en place ça va mieux. On reprend le tapis et la cible, ça marche bien.

On propose de toucher le cône, un pneu, c'est pas mal.

Par contre j'ai appris en cours de séance qu'il était actuellement dans un pré de régime. Du coup on a un cheval qui passe son temps à tenter de brouter, s'agace de se le voir interdire bref c'est pas le top. Du coup c'est vu avec J., la prochaine fois que je viens on le fera brouter un quart d'heure avant pour qu'il soit moins ronchon pendant la séance, ça sera pas préjudiciable non plus pour lui pour un quart d'heure..



Avec ma Xena :

Je suis vraiment super contente de notre boulot de ces derniers temps!!! On passe la porte en liberté maintenant, en montée comme en descente avec mon "viens", je suis vraiment contente. On passe beaucoup beaucoup de temps à renforcer une fois en bas dans le couloir. Avec la cible, des jeux (comme le tapis de sol), la laisser brouter tranquillement, les "viens" pour aller plus loin dans le couloir et puis on continue le travail pour les pieds. Elle lève assez bien les pieds à la demande, un peu plus dur pour le gauche.. Je ne lui demande pas encore de me les donner, juste de les lever, et je demande plusieurs fois et renforce beaucoup pour lui montrer que quand je lui demande ses pieds ça n'est pas forcément pour faire quoi que ce soit de plus.

Vraiment heureuse qu'elle me suive sans se poser de questions maintenant, qu'elle passe la porte en liberté, l'autre elle me suit au trot dans le couloir aussi quand elle est motivé.

Bref que du positif!

mercredi 3 juillet 2013

Remise en route

Voilà, maintenant que je suis de nouveau opérationnelle, il était temps de reprendre les choses là où elles s'étaient arrêtées.
Pas encore eu le temps de revoir T. pour l'instant et donc pas retravaillé avec lui depuis mon accident.
Par contre on a repris les rênes de tous les autres en attente.


Dimanche travail avec U.
Petit cheval que j'ai connu poulain, très agréable, une très bonne patte.. Trop d'ailleurs. Son caractère doux et sa tendance à pardonner très facilement ont étés pris pour acquis. J. n'ayant pas toujours le temps de s'en occuper, elle a décidé de le laisser entre les mains de débutants pour le faire travailler régulièrement.
Évidemment, les erreurs et impolitesses se sont accumulées contre lui, on a beaucoup (trop) abusé de sa gentillesse, le loulou a fini par dire stop.

Sa parade en selle, dès que quelque chose lui coûte de trop ou a la moindre impolitesse, il éjecte.
On m'a présenté le tableau en me disant qu'il n'y avait aucuns soucis en main, chose que je prend toujours avec des pincettes tant que je n'ai pas évalué la chose par moi même.

Après une petite séance, effectivement en main pas de gros soucis à signaler (si ce n'est une légère impatience et un manque d'intérêt évident pour le piéton). J'ai eu un peu de mal à l'éveiller, à allumer une petite étincelle de motivation dans ses yeux, rien de surprenant, il a été beaucoup blasé, résigné. Mais une fois qu'on capte son attention et son intérêt, c'est un cheval qui propose assez facilement des choses et qui apprécie réellement son bout de carotte.. Pour le coup, elle lui est très motivante.

Beaucoup de travail de politesse autour de la friandise, ça je m'y attendais, mais une fois qu'il a compris la règle et comment ça marchait pour avoir une friandise (statue) il se prête au jeu et se retient.


Politesse par contre au niveau du cavalier acquise (bon façon "bulle" donc en R- pas forcément bien dosé). Stick to me ok pour le pas arrêt, trot arrêt.

Mon plan d'actions :

- Rechercher l'éveil et l'intérêt pour le piéton
         - À base de jeux (beaucoup, et tous différents pour ne pas tomber dans l'ennuie et la lassitude (c'est un bon gauche)) carottes à la clés pour réveiller la motivation.


- Travail autour de la monte (connotée très négativement)
         - Dé-ritualisation
         - Sortir du contexte les objets "de monte" (selle n'est pas égale à monté, filet non plus (ni égale à 25 tours de longe non plus)) et la monte elle même (monter à cru sans préparation spéciale)
         - Jeux autour des objets (mettre la selle sur les fesses, la tête, mettre le filet sans le mors, le mors sans le filet, apprendre à mettre sa tête lui même dans un filet positionné très bas etc..)
         - Mise au point avec J. sur ce qui lui coûte/le trahi et ce à quoi il faut être vigilante (enrênements, situations inquiétantes, séparation des potes ok en extérieur? etc..)



- Désensibilisation (et pas résignation)
          - Au monde extérieur (balades en mains)
          - Découverte de nouveaux objets (touch it)
          - Prendre le temps d'écouter et d'accepter ses craintes, lui apprendre à s'arrêter et à aller observer l'objet de la peur.





Hier, rencontre avec Vi.

Vi. Est une jument espagnole qui a été récupérée avant boucherie d'un camion venant directement d'Espagne (tiens tiens.. :p ). Elle est encore jeune, 7 ans, mais est beaucoup marquée par sa vie en Espagne. Beaucoup de marques d'anciennes blessures, la présence, sans trop de surprises, de marques évidentes de clous dans la muserole, d'usage d'éperons etc.. Elle a également eu une blessure mal soignée à un oeil et il semble évident vu son attitude qu'elle a des problèmes de visions qui en découlent.

Elle a été confié actuellement à la personne qui m'a contacté, elle la prendrait pour un an en temps que cheval à confier dans l'idée de l'acheté éventuellement à terme. Elle a un mois d'essai avant de signer définitivement pour un an. Elle a tout de suite remarqué que la jument était relativement sensible et inquiète, quelques essais en monte se révèlent peu concluants (jument tendu, sur l'oeil) et il est arrivé que la jument se cabre au moment de monter.

J'avoue qu'en allant la rencontrer, je m'attendais à quelque chose d'assez poussé, à "pire". En définitif, j'ai découvert une jument certes sensible, inquiète et regardante mais dans une mesure encore pas trop importante. Il y a de très bons points dans son comportement, notamment à l'attache quand on faisait le point avec la "proprio" avant d'aller voir tout ça, quand des bruits extérieurs l'inquiétaient, elle avait le réflexe de venir se coller à nous pour trouver de la sécurité.. ça c'est très intéressant et déjà un très bon point pour démarrer.

Dans un premier temps j'ai juste vérifié la marche avant, la marche arrière, les hanches pour apprécier sa sensibilité (hanches au regard) et découvrir les petits soucis qui découlent de son oeil mal ou non voyant. J'ai pu montrer dès le départ à sa proprio cette petite manie, hyper subtile, qu'elle n'avait pas remarqué, qu'à la jument de tourner sa tête quand on veut aller à sa gauche et qui nous "empêche" de passer de ce côté.

Rapidement, le clicker me démangeait (mon "oui" n'est décidément plus assez précis pour moi!), mais comme je l'avais prévu, elle fait parti de cette catégorie de chevaux pour qui le premier "clic" métallique est inquiétant.. Très vite surmonté par la carotte qui arrive derrière, elle a elle aussi pigé le truc très vite.

Au final jument sensible mais avec laquelle on a très vite une connexion, qui trouve un peu de sécurité en nous (et qui en recherche!) beaucoup moins flippé que ce à quoi je m'attendais et elle a dores et déjà beaucoup à donner, comme la plupart des chevaux espagnols, elle est déjà dans cette optique là, la motivation est très présente, c'est vraiment super agréable de jouer avec elle!


Mon plan d'actions :

- Enrichir la confiance en son piéton
          - Devenir un gage de sécurité
          - Beaucoup de situations clic-> carotte pour devenir agréable et confortable à ses yeux



- Désensibilisation
          - Lui présenter beaucoup d'objets farfelus, touch it
          - Beaucoup de balades en mains en trouvant beaucoup de prétextes pour clic-> carotte afin de rendre l'extérieur confortable
          - Mouvements autour d'elle puis avec des objets, recherche d'une réelle décontraction
          - Mouvements liés à la monte



- Enlèvement du contexte
          - Des objets liés à la monte (même schéma qu'avec U.)
          - De la monte (détacher la monte des objets)


- Travail en vue de la monte en licol (souhait de sa proprio + intéressant dans le contexte de dédramatiser la monte).